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Photographie d’enseignes de services de la ville endommagées. Source : Marten Bjork via Unsplash| Téléchargée le 9 août 2020Image libre de droit

Mardi 4 août, 18h07, à l’heure où la ville vivait normalement, une double explosion eu lieu sur le port de la capitale libanaise, dans la zone d’Al Marfa’a près du centre-ville.

Selon le gouvernement libanais l’incident serait dû à la combustion de 2750 tonnes d’une dangereuse substance chimique, le nitrate d’ammonium, contenue dans le port depuis 6 ans sans réelles mesures de sécurité. Si l’élément créateur de cette explosion n’a pas encore été découvert, plusieurs pistes sont suspectées : l’intense chaleur, l’oxydation…etc.

Le nitrate d’ammonium n’est pas un responsable nouveau de ce genre d’accidents : En 2015, la combustion de 800 tonnes de celui-ci avaient fait exploser le port de Tianjin sous un radius de quatre kilomètres. Plus anciennement 2080 tonnes de la substance avaient explosé au port de Texas City en 1947, détruisant les installations à plus de 20 kilomètres de radius. Mais le pire fut la catastrophe d’Oppau en Allemagne en 1921 où 4500 tonnes de nitrate d’ammonium avaient fait exploser sa zone industrielle et les bâtiments alentours à 25 km de l’épicentre. On peut également évoquer, en France, l’explosion de 400 tonnes de la substance qui avait détruit l’usine AZF de Toulouse en 2001.

Ce regard sur l’histoire fait donc de l’incident de Beyrouth l’un des pires de l’Histoire : L’explosion causa plus de 5 000 blessés, 137 morts.

L’activité économique du pays gravement impacté :

Si la catastrophe est humaine celle-ci est également économique. L’économie libanaise en sera directement impactée, son port le plus important en termes d’échanges commerciaux ne pouvant plus à nouveau être correctement opérationnel ; celui-ci avait déjà perdu depuis 2005 de l’avance par rapport à d’autre grands ports à conteneur : Classé 91ème en termes de trafic annuel en nombre d’EVP entre 2005 et 2009, pour descendre au 108ème rang entre 2010 et 2014, jusqu’à sortir des classements en 2015 ; un retour compétitif semble alors défavorable.

L’explosion a par exemple détruit des silos de céréales, essentielles à la demande intérieure. Les importations de céréales, couvraient 72% des besoins en blé en 2002 (Source : Ministère de l’Agriculture Libanaise).

Un paysage urbain ravagé : Quelles perspectives pour Beyrouth ?

Des milliers de logements détruits, plus de 300 000 personnes à présent sans domicile ; seule la trame urbaine de la ville est toujours visible parmi les décombres. Le tissu urbain a été rasé. L’enjeux est donc à l’action : Car pour faire face à cette nouvelle crise économique et sociale, notamment en termes de logement et infrastructure d’activité qui découlera de la catastrophe, la pression est mise sur la rapidité de redressement de la ville. Par conséquent l’expertise des architectes, urbanistes et paysagistes modernes est mise en jeux devant, en quelque sorte, une toile vide.

On peut alors s’interroger sur les perspectives d’aménagement du secteur. De nombreux architectes dans le monde se mobilisent déjà, afin de proposer des projets pour reconstruire la capitale, avec l’aide de la communauté internationale.

[ Nous déplorons le décès de Jean-Marc Bonfils dans l’incident : Architecte français, celui-ci avait grandement contribué à l’urbanisation de Beyrouth, particulièrement dans la restauration de bâtiments détruits par la guerre ]

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