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Une histoire de danse urbaine : le « Bucking »

Une histoire de danse urbaine : le « Bucking »

Le Bucking, une danse urbaine lié aux majorettes

Dans une interview accordée au journal Out, Jamal Sims, le réalisateur du film « When the beat drop«  nous raconte comment le mouvement Bucking s’est développé.

Selon le réalisateur, le mouvement serait né au sein de l’Université de Jackson state en 1971. Ainsi, « Mme Shirley Middleton, une majorette, a posé son bâton et a commencé à pousser ses hanches et à danser sur le terrain de football sur de la musique populaire ». Jamal décrit aussi l’importance de ce mouvement par son implication sociale et politique. En effet, « les jeunes hommes de la communauté LGBTQ+ du Sud qui fréquentaient ces écoles voulaient faire de la danse, mais savaient qu’ils ne pouvaient pas le faire à cause des stéréotypes sociaux ».

Un mouvement de danse engagé

Dans les années 70, cette pratique s’est affirmé comme un style de danse à travers la communauté LGBTQI+ afro-américaine. Le film « When the drop beat » retrace son histoire à travers les témoignages de ses danseurs. Après avoir vu le jour sur les terrains de football, le bucking s’est emparé des boîtes de nuits gays d’Atlanta, comme le club Traxx.

« Ces gars sont comme des frères pour moi« 

BigTony

Danser devient alors un moyen d’affirmer leur liberté sexuelle et d’en être fière. Mais, c’est avant tout une famille qui se créer. Big Tony, un des fondateurs du style, se confie dans le film : « ces gars sont comme des frères pour moi ». Danser est leur échappatoire. Une façon comme une autre de s’évader de leur travail ou de leurs problèmes familiaux. Les danseurs s’expriment sur les dance floor des clubs d’Atlanta et prennent leur envol dans la ville. Au final, le décor urbain devient le front de leur émancipation.

Intimement lié à l’urbain?

Au début du mouvement bucking, la communauté LGBTQI+ ne s’exposait pas aux yeux de tous. Ce style de danse étant réservé aux femmes dans les esprits, il était dur pour un homme de s’en emparer. Comme la culture hip-hop et breakdance, le bucking s’est formée autour des affrontements de rues : les battles. Ainsi, les parkings reculés de la ville d’Atlanta était leurs premiers rendez-vous.

L’appropriation des espaces urbains par le mouvement Bucking a marqué leur croissante participation à la société. Le concept du droit à la ville d’Henri Lefebvre a montré l’importance du contexte urbain au sein des mouvements sociaux. Ce philosophe français assure que la révolution de notre quotidienneté est aussi potentiellement libératrice.

Intimement, le droit à la ville est fortement relié au droit à la différence mais surtout, à la justice sociale. D’ailleurs, Nancy Fraser une philosophe américaine, montre que la justice sociale n’existe pas sans la reconnaissance des différentes identités culturelles. Dans le cas du bucking, danser leur a permis de trouver leur place au sein de la société.

Une reconnaissance

Jamal Sims When the beat drop, Capture d’écran de la bande annonce sur YouTube (2018)

Le film « When the beat drop« , montre le chemin que les danseurs de bucking ont parcouru afin d’être officiellement acceptés. Désormais, des compétitions nationales de bucking sont organisées tous les ans par les fondateurs du mouvement. Ainsi, les équipes dansent toujours mais les décors ont largement évolués depuis les affrontements sur les parkings.

Avec les années, un lien fort s’est construit entre les mémoires, les conflits et les espaces urbains. De plus en plus de groupes sociaux revendiquent leur droit à participer également à la société. Et ce mouvement n’est qu’en essor.

Budapest : le Paris de l’Est un comparatif de deux capitales Européennes prisées par les touristes

Budapest : le Paris de l’Est un comparatif de deux capitales Européennes prisées par les touristes

Vue de la rue Kiraly dans le quartier juif de Budapest.
Photo : Budapest (Urbanauth / 2020)

La Hongrie est un pays qui est situé en Europe centrale partageant ses frontières avec la Roumanie, l’Ukraine, la Slovaquie, la Slovénie, la Serbie ainsi que la Croatie. En effet, la Hongrie a fait partie de l’ancien bloc soviétique jusqu’en 1991. Ainsi, sa capitale Budapest, est profondément marquée par cette époque. Pourtant, Budapest n’est pas seulement caractérisée par son passé communiste, mais, aussi par son fort passé historique. Ainsi, la capitale hongroise reste extrêmement diverse et surprenante.

Budapest et Paris : deux capitales centrales

Carte de Budapest montrant la séparation entre Buda et Pest.
Photo : (Zoran Borojevic Unsplash / 2018)

Budapest est composé de vingt-trois arrondissements, lorsque que Paris de son côté, en compte vingts. Ainsi, sans inclure la périphérie, Budapest s’étale beaucoup plus dans l’espace que Paris. En effet, Budapest occupe une superficie de 525 km2. Alors que, Paris s’étend seulement sur 105 km2. Pourtant, la principale différence se remarque au niveau de la densité en population des deux villes. En outre, à Budapest, elle s’élève à 3.301 hab/km2 pour une population de 1,75 millions. Quant à Paris, la densité est de 20.755 hab/km2 pour 2,2 millions d’habitants (cf : Insee). Ainsi, à l’échelle de leurs pays respectifs, ces deux capitales sont donc démographiquement comparables.

La vieille ville de Budapest

Tout comme à Paris et la Seine, Budapest s’est construit le long du Danube. En effet, ce fleuve divise la capitale en deux parties : Buda et Pest. À Budapest, le centre ville se reconnait à une route circulaire délimitant la première couronne de la ville. D’ailleurs, cette route pourrait être comparée au périphérique parisien.

Ainsi, le côté de Buda est moins connu que Pest. En outre, c’est à Buda que la plupart des familles hongroises s’installent, c’est donc plus local. Pourtant, Buda reste aussi un espace très prisé par les touristes dû aux attractions de sightseeing comme le Bastions des pêcheurs, la Citadelle avec la statue de la liberté, ou alors le Palais Royal.

De l’autre côté, Pest, est réellement considéré comme le poumon de la capitale. En effet, c’est à Pest que se situe la dite « vieille ville » avec le quartier juif par exemple. D’ailleurs, ce quartier est devenu un des quartiers les plus réputés d’Europe pour faire la fête. Ainsi, de nombreux lieux touristiques y sont aussi concentrées, comme la Grande Synagogue, le Square des Héros, le Parlement et de divers musées.

Une ville de plus en plus marquée par le tourisme…

En somme, même si sur le papier les caractéristiques urbaines de Paris et de Budapest se ressemble, leurs passés et leurs histoires différentes les font se démarquer culturellement. Ainsi, ces deux capitales ont développées une aire d’influence grâce à leurs rayonnements touristiques mettant en valeur leurs patrimoines respectifs. Effectivement, Paris est une destination touristique internationale extrêmement courante. Pourtant, Budapest s’ouvre de plus en plus au monde et au tourisme. Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, « la Hongrie est le pays de l’Union européenne qui a enregistré la plus forte croissance du nombre de visiteurs en 2015 ». Et la contribution du tourisme au PIB hongrois a atteint 10% en 2016 selon EuroNews, ce qui est bon pour l’économie générale du pays.

Les bains de Budapest : un atout unique

Un sentiment d’exclusivité se dégage de Budapest dû à leur plus célèbre signature : les bains thermaux. Effectivement, les bains sont considérés comme de hauts lieux historiques et culturels de la vie hongroise. Les plus symboliques étant les bains turques comme Király, Gellért, Rudas ou Lukàcs du côté de Buda. Ainsi, les hongrois ont développés une forte tradition liée aux bains. Et, cette activité a créer une identité urbaine forte.

Comme l’exprime très bien Julie Manfredini dans son article appelé Repenser la ville : la construction des identités urbaines à travers la publicité touristique, à partir de 1889 « les villes françaises ont fondées une structure identique dévolue à la mise en valeur de l’espace urbain en faveur du tourisme ». Ainsi, depuis la chute du communisme dans les années 90, les villes d’Europe de l’Est se sont de plus en plus ouverte au tourisme international. Et ce processus de mise en valeur du patrimoine urbain s’est ainsi démocratisé.

Budapest, un Paris de l’Est?

Vue d’une court intérieure à Budapest
Photo : Budapest (Urbanauth / 2020)

Budapest n’est ni un concurrent, ni un nouveau Paris. Bien que de nombreuses caractéristiques les font se ressembler sur le papier, leurs petits détails les font se différencier. En effet, l’architecture de Budapest est largement influencée par les travaux d’Haussmann. Mais, la ville en générale reste plus déconstruite et moins organisée que Paris. Ainsi, on peut remarquer qu’à Paris, la plupart des bâtiments sont uniformes et lisses. Cependant, à Budapest tous les styles se confondent et les bâtiments ne sont pas aussi propres et rénovés qu’à Paris. De fait, ces quartiers remplis de bâtiments à la limite de l’effondrement font la différence et l’originalité de Budapest face à Paris.

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